La pêche du sandre en hiver... douceur et persévérance.
Décembre et les températures qui chutent, brrr... A Lyon, la température de l'eau avoisine 5°C, des conditions à "refroidir" les pêcheurs comme les citadins!
Loin d’être un spécialiste de la pêche du sandre en hiver, cet article a pour vocation d’être un peu un mémo, un retour d’expérience que je souhaite conserver sous format électronique remplaçant mon carnet de note papier évoluant au fil du temps...
La pêche aux leurres pendant les périodes hivernales demeure difficile avec une activité réduite de tous les carnassiers. Malgré cela, s'il y a un carnassier que l'on traque pendant cette période, c'est bien le sandre! Par rapport au brochet, notre ami percidé hérite d'une meilleure activité pendant les périodes de froid et sa représentation dans la capitale des Gaules est bien supérieure. Par contre, localiser le sandre n'est pas mince affaire et du bord c'est souvent la croix et la bannière !!!
Ma recette de pêche en hiver n'est qu'une compilation d'observation et de bon sens qui peut servir à d'autre.
- La préparation
Le froid peut vite gâcher votre sortie... l'humidité, les gestes lents... des conditions très difficiles. Bien s'habiller est une évidence et voici un pense-bête qui peut servir:
- un cache-cou polaire (si bonnet ou casquette) ou carrément une cagoule
- du bord, un wader néoprène de 3 couches minimum avec un collant
- en bateau si la mise à l'eau oblige des waders, conservez-les à condition d'avoir des modèles avec chaussant séparé car les bottes en caoutchouc ne sont pas adaptées au froid
- des gants avec une ouverture à l'index ou le pouce pour le contrôle du fil
- sélectionner les matériaux chaud comme la laine, le thermolactile et même les chaufferettes
On trouve facilement de quoi s'équiper chez Décathlon même pour les petits budgets.
Une petite collation est toujours la bienvenue en hiver: un thermos rempli d'une boisson chaude, des boosters d'énergie (type barres de céréale, fruits secs, etc.) ou encore des fruits comme la banane, l'orange ou la pamplemousse (vitamine B, C et E > immunité, énergie et éveil)
Les petits plus en vrac: des torchons secs, de l'alcool à nettoyer les mains, des pansements, des Kleenex, un sac qui fait office de poubelle...
- Le matériel
Pour ma part, j'utilise le matériel adapté à la configuration du lieu que je pratique, ma réflexion et ma pêche s'articule ainsi:
- j'utilise des leurres d'hiver de 5" à 6" (12 à 20Gr env.), opportunistes ils profitent souvent d'une belle bouchée facile pour satisfaire leurs besoins
- selon le courant et la profondeur, des têtes plombées entre 7Gr à 15Gr (jusqu'à 21Gr en verticale mais article à part)
Une canne à "gratter" classique type leurre souple 14-42Gr est parfaite ici, mais la nuance se situe si vous pêchez du bord ou sur l'eau.
En effet du bord, je m'accroche plus souvent et il faut parfois extraire le poisson en force: moulinet taille 3000 chez Daïwa, tresse de 19/100, bas de ligne fluoro de 35/100. Je possédais une Shogun 10-50Gr que j'ai perdu et je la regrette fortement car sa plage de puissance était juste parfaite pour la berge. Pour les leurres, je m'encombre très peu du bord et je n'ai qu'un sac à dos pour tout contenir (nourriture, accessoires, etc.)... il faut rester habile et léger pour barouder. Du coup je me limite souvent avec une boite contenant du shad, de la virgule et du finess... avec 3-4 coloris: blanc, naturel et "fluo" (charteuse et orange pour mes préférés)
En bateau, on est directement sur l'eau et les difficultés sont moindre: un moulin type 2500, tresse de 15/100 et bas de ligne fluoro de 20/100. Pour les leurres, j'emmène une sacoche de rangement contenant 4 boites de leurres... de quoi trouver le pattern du jour!
- Optimiser ses sessions
Les pêcheurs de sandre savent que pour traquer celui-ci, certains prérequis sont à privilégier. Pour ma part, je guette un maximum d'information sur Internet pour essayer de sortir la canne quand les conditions sont réunies:
- je préfère une météo qui annonce un temps couvert (le sandre est lucifuge)
- j'attends les crues avec impatience, allié par excellence, c'est elle qui va "naturellement" assombrir l'eau et augmenter l'activité du sandre même en journée; c'est elle qui va rabattre les poissons dans les refuges (anses, ports, digues, etc.), c'est son "vacarme aquatique" qui va masquer notre présence. Le serveur de données hydrométriques temps réel du bassin Rhône Méditerranée est devenu un incontournable pour les pêcheurs > Lien RDBRMC
- pendant les phases de crue, je préfère une eau teintée avec des sédiments en suspension sans que cela soit trop sale ou trop claire
En dehors de ces conditions, c'est plus compliqué...
Sélectionner un secteur proposant un maximum de refuges à sandres afin de passer plus de temps à pêcher qu'à vous déplacer. Ci-dessous par exemple, sur la berge côté gauche, une série de refuge pour les poissons quand la crue est amorcée.
- Technique de pêche
La connaissance du spot sera le grand plus pour le leurriste: il optimise son temps en scrutant les bons endroits (connaissance de la topo du fond, du substrat, des mouvements d'eau, etc.) En hiver il faut pêcher DOUCEMENT, ne pas hésiter à poser le leurre quelques secondes... faire une petite traînée juste avec la tension du fil ou encore simplement lever le leurre de quelques cm avant de le reposer. Si le courant est présent, essayer de vous positionner pour que le courant anime le leurre (sens du courant donc de vous vers l'extérieur)
Mais si votre secteur présente d'autres caches à sandre, il ne faut pas tomber dans l'excès de "lenteur" car plus on insiste et moins on scrute. Le but étant de tomber sur un sandre hivernal coopératif, quitte à faire un "roulement" de spots potentiels pour tomber sur le bon créneau. Surtout que l'activité alimentaire du sandre (mais aussi des autres prédateurs) ne se déclenche que pendant une courte période de la journée et faut être là pour faire jackpot. Cette quête alimentaire peut vous rapporter gros en taille ou en nombre!
Réputé pour son attrait pour le fond, avec le froid, c'est encore plus vrai! Le sandre se cale carrément sur le fond dans les zones de calme ou à faible courant et beaucoup de mes prises seront squattés d'organismes benthiques.
Pratiquez les calmes, les contres-courants et les zones limitrophes avec le courant.
On peut constater que les petits sandres n'hésitent pas à attaquer les beaux leurres, avec du 5-6 pouces je vais en toucher beaucoup entre 45 et 55 cm, ceux-ci se rapprochent volontiers du bord pour traquer les blancs à l'abri du courant.
Bien sur pendant ces périodes froides, la plupart des carnassiers se calent sur le fond... brochets et silures compris!
Même si le sandre n'aime pas la lumière, un individu affamé va chercher à se nourrir... alors soyez discret!
En dehors des crues, par temps calme et eau claire, la bredouille sera souvent de la partie et il faudra s'armer de patience jusqu'à trouver le banc de sandre. N'oubliez pas qu'à l'instar du brochet, le sandre possède une acuité visuelle extrêmement performante! Votre montage doit alors être irréprochable dans ces conditions, il faudra affiner les montages, assouplir au maximum ses leurres... on pêche lentement donc le sandre a tout son temps pour observer le piège! Ainsi dans une eau translucide, si un sandre a été secoué ou sorti de l'eau, il est très rare de prendre ses compagnons témoins de la scène.
- Conclusion
L'hiver est rude pour le pêcheur aux carnassiers, les journées sont courtes et la rigueur du froid décourage... Néanmoins les crues sont des périodes à ne pas louper, les sandres seront regroupés et les beaux spécimens n'attendent que vous! Il n'y a pas de secret non plus, sortez souvent, analysez la rivière et soyez en symbiose avec elle... elle vous le rendra!
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